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SkinnyTok : quand la minceur devient une obsession toxique sur TikTok

Skinny Tok, qu’elle est cette mode ?

SkinnyTok est une tendance TikTok qui valorise la maigreur extrême sous couvert de lifestyle. Un contenu sournois, souvent codé, qui pousse à la comparaison et fragilise les adolescentes. Il est urgent d’en parler et d’éduquer au discernement numérique.

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SkinnyTok : quand la minceur devient une obsession toxique sur TikTok

Si vous êtes active sur TikTok, peut-être êtes-vous tombée — parfois sans même vous en rendre compte — sur des vidéos prônant une minceur extrême, des « corps idéaux » à la limite de l’émaciation, ou des « what I eat in a day » à peine assez caloriques pour un moineau. Cette tendance porte un nom : SkinnyTok. Et elle inquiète de plus en plus les professionnels de santé.

SkinnyTok : une tendance aussi silencieuse que pernicieuse

Ce mouvement, qui s’est développé discrètement sur TikTok, regroupe des contenus glorifiant la maigreur, souvent dissimulés derrière des hashtags anodins ou détournés. Exit les gros mots comme « anorexie » ou « pro-ana » (facilement modérés), place à des termes codés comme #bodycheck, #size000 ou #legspo. On y trouve des jeunes femmes se filmant sous toutes les coutures, le ventre creusé, les côtes apparentes, la taille réduite à une ombre.

Le piège ? Ces vidéos se fondent dans un feed qui a l’air inoffensif : lifestyle, routine beauté, recettes « healthy ». Et c’est là que ça devient dangereux. Car ces images s’impriment dans l’inconscient de celles qui les regardent, souvent très jeunes, et alimentent une comparaison permanente… impossible à gagner.

Des algorithmes qui enfoncent le clou

Le vrai souci, c’est que l’algorithme de TikTok n’a pas d’éthique. Il analyse nos moindres likes, nos pauses sur une vidéo, nos recherches — et il nous en ressert. Une fois qu’on tombe sur une vidéo SkinnyTok, on ouvre la porte à une avalanche de contenus similaires. C’est ce qu’on appelle un effet de chambre d’écho algorithmique. Plus on regarde, plus on est exposée. Et plus on est exposée, plus on s’enferme dans une vision biaisée de son propre corps.

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À la clé : une explosion des troubles du comportement alimentaire chez les adolescentes. Des spécialistes tirent la sonnette d’alarme, comme le Dr Stéphane Clerget, pédopsychiatre, qui observe une recrudescence d’anorexie, notamment chez des jeunes filles qui « n’avaient auparavant aucun souci avec leur image corporelle ».

Une culture du contrôle… et du mal-être

Ce qui choque, ce n’est pas seulement la maigreur. C’est le discours de glorification qui l’accompagne. Les jeunes femmes se félicitent de ne manger qu’une pomme par jour, se challengent entre elles à tenir 48h sans manger, se comparent en permanence. Ce culte du contrôle absolu du corps, présenté comme un accomplissement, cache souvent une immense détresse psychologique.

Et c’est précisément ce qu’il faut comprendre : SkinnyTok n’est pas une tendance, c’est un symptôme. Celui d’une génération en quête d’identité, en manque de repères, et qui cherche désespérément à appartenir… quitte à se mettre en danger.

Comment protéger nos filles (et nous-mêmes) ?

Alors que faire ? On ne va pas supprimer TikTok, ni isoler les jeunes du monde numérique. Mais on peut leur donner des outils. Voici quelques pistes concrètes :

  • Développer l’esprit critique : apprendre à repérer les codes toxiques, les contenus culpabilisants, les comptes qui ne font que vendre une image irréaliste.
  • Favoriser des modèles corporels variés : suivre des créatrices bienveillantes, inclusives, qui montrent des corps réels et des vies équilibrées.
  • Parler ouvertement : créer des espaces de parole sans jugement où les adolescentes peuvent exprimer leurs doutes, leurs peurs, sans se sentir seules.

Et puis, osons aussi nous interroger nous-mêmes : à quand remonte la dernière fois où l’on s’est regardée dans le miroir sans penser à ce qu’il faudrait « corriger » ?

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Le mot de la fin : la beauté n’est pas une taille

SkinnyTok ne disparaîtra pas demain. Mais plus on en parle, plus on le nomme, plus on dénonce les mécanismes pervers qui l’alimentent — et plus on reprend du pouvoir sur nos propres représentations. La beauté, la vraie, commence là où s’arrête la comparaison.

Et non, ce n’est pas une punchline Instagram. C’est une vérité qu’on ferait bien d’enseigner dans les écoles.

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