Sous la loupe des autorités américaines
Des figures influentes comme Steven Mnuchin, ancien secrétaire au Trésor américain, et Bobby Kotick, ancien PDG d’Activision Blizzard, ont manifesté leur intention d’acheter le réseau social. La valeur de TikTok est estimée à environ 60 milliards de dollars, soit 56 milliards d’euros, selon ByteDance.
Les craintes d’ingérence chinoise
TikTok est actuellement dans la tourmente pour trois raisons principales : le risque d’espionnage dans les organisations étatiques, la surveillance de masse des citoyens et son influence potentielle sur l’opinion publique américaine en faveur de Pékin. De plus, certains détracteurs prétendent que l’application, très populaire parmi les jeunes, entretient des relations avec le Parti communiste chinois, ce qui pose une menace pour la sécurité nationale. TikTok nie toute ingérence, mais admet que certaines données occidentales sont accessibles en Chine.
L’application fait l’objet de préoccupations en raison de sa collecte extensive de données personnelles, comme l’âge, la localisation, les sites visités, et de son algorithme particulièrement puissant. Plusieurs États américains ont déjà interdit l’utilisation de TikTok sur les appareils officiels de leurs fonctionnaires, invoquant des risques pour la sécurité nationale.
Est-ce que les inquiétudes sont justifiées ?
Certains accusent les États-Unis de céder à une paranoïa croissante ou de prioriser des intérêts économiques en envisageant l’interdiction de TikTok. La question se pose alors : les craintes du congrès américain sont-elles légitimes ?
Fabrice Ebelpoin, professeur à Sciences Po et spécialiste des réseaux sociaux, rappelle sur TF1 que plusieurs affaires ont mis en lumière l’utilisation politique de ces plateformes, justifiant ainsi les préoccupations américaines. Il souligne notamment le scandale Cambridge Analytica de 2014, où les données personnelles de 2,7 millions d’utilisateurs de Facebook en Europe ont été illicitement obtenues et exploitées par cette société britannique pour influencer les choix électoraux.
Il ajoute que TikTok est au centre de préoccupations diplomatiques depuis plusieurs années. Les habitants de Hong Kong ont été coupés de TikTok en juillet 2020, en raison de violents affrontements, car le réseau social avait été accusé d’alimenter le conflit.
Ces préoccupations ne se limitent pas aux États-Unis mais concernent de nombreux autres pays. La Commission européenne a récemment lancé plusieurs initiatives visant à interdire l’utilisation de l’application sur les téléphones professionnels de leurs employés. De plus, des efforts sont déployés pour réguler l’accès des jeunes au contenu de l’application, qui a un fort potentiel addictif.