Imaginez-vous vivre il y a 4000 ans et vous appliquez un rouge à lèvres rouge vif. C’est ce que faisait une femme il y a quatre millénaires, au même endroit où, de nos jours, les femmes iraniennes luttent pour leur droit de contrôler leurs corps. Des scientifiques ont découvert le plus ancien rouge à lèvres du monde dans la région de Jiroft, au sud-est de l’Iran, qui ressemble davantage à une peinture à lèvres qu’à un baume coloré. Mais que savons-nous vraiment de cette découverte? Suivez-nous pour en savoir plus !
Une peinture pour les lèvres plutôt qu’un rouge à lèvres solide
Fait intéressant, l’ancêtre de notre cosmétique préféré était plutôt une peinture pour les lèvres qu’un baume coloré. Des traces de poudre violette déshydratée, autrefois carmin, ont été retrouvées dans un flacon antique. « Il est important de noter qu’en l’état actuel des connaissances, nous supposons qu’il s’agit d’une peinture pour les lèvres et non d’un rouge à lèvres solide » a déclaré Massimo Vidale, l’un des sept scientifiques qui ont étudié la trouvaille.
Une utilisation cérémonielle de la couleur rouge
Grâce à la datation au carbone 14, les scientifiques ont déterminé que le pigment analysé date d’entre 1936 et 1687 avant J-C. Mais pour quelles occasions se maquillait-on à l’âge de bronze? Il semble que les cérémonies funéraires et les rites entre femmes étaient les moments privilégiés pour se parer de ce rouge à lèvres. Les visages des défuntes étaient également maquillés avant leur enterrement.
Une composition étonnamment moderne
Surprenamment, plus de 80% de l’échantillon est constitué de minéraux provenant des résidus d’hématite, de quartz, de plantes et d’autres substances organiques. « L’intensité des minéraux colorants rouges et des substances cireuses est, de manière surprenante, entièrement compatible avec les recettes de rouges à lèvres contemporaines », notent les auteurs de l’étude publiée dans Scientific Report. Ces pigments pourraient donc avoir été utilisés pour colorer d’autres zones du visage, comme nos produits multi-fonctions d’aujourd’hui : rouge à lèvres, blush et fard à paupières en un seul produit.
Une application cylindrique et sans plomb
La forme cylindrique du flacon suggère qu’il était utilisé sur les lèvres, moulé pour être tenu par une main tandis que l’autre manie un applicateur type pinceau qui dispose la substance, comme le faisaient les Égyptiens pour appliquer le khôl. Mais une différence majeure se distingue entre ce rouge à lèvres et les concoctions historiques retrouvées dans la zone : « Alors que les fonds de teint, les fards à paupières et les rouges de l’Iran antique étaient principalement constitués de carbonates de plomb […] ajoutés à des préparations colorées finement réglées chromatiquement, […] celui-ci contient des quantités minimes de minéraux de plomb. » Les beauty addicts de l’époque étaient-elles informées des risques d’intoxication au plomb par ingestion ?
Source : Scientific Report
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