La grève de la SAG-AFTRA n’est pas la seule action revendicative en ville cet automne.
Les grévistes de l’hôtellerie ont organisé ce matin une autre manifestation bruyante – pleine de tambours et de vuvuzelas – devant le siège de l’AFM Méridien Delfina, dans le cadre d’une action revendicative de longue date. Il s’agit de l’événement le plus important et le plus bruyant jusqu’à présent, avec des centaines de personnes attendues pour un rassemblement et une marche qui verra les manifestants marcher du Delfina au Viceroy, un autre hôtel frappé, puis à l’hôtel de ville de Santa Monica.
Des centaines de travailleurs des hôtels de Santa Monica sont en grève depuis des mois pour réclamer des contrats et des conditions plus équitables.
L’AFM, qui se termine demain, est pris dans la ligne de mire après avoir déménagé cette année au Delfina depuis son domicile de longue date, les Loews. Le Delfina a récemment fait l’objet d’un article du LA Times affirmant qu’il utilisait des agences de placement de personnel pour embaucher des migrants sans abri comme travailleurs de remplacement pour les grévistes. À la fin du mois dernier, la sénatrice d’État Maria Elena Durazo a abordé la question lors d’une conférence de presse tenue à l’extérieur du lieu.
La WGA a envoyé une lettre ouverte à Prewitt la semaine dernière appelant l’IFTA/AFM à honorer la grève des hôtels et à ne pas « fréquenter, manger, se rassembler ou dormir dans ces hôtels jusqu’à ce qu’ils aient de nouveaux contrats avec des salaires décents ».
Jean Prewitt, président-directeur général de l’IFTA/AFM, nous a parlé des allégations du Times : « Nous ne participons pas aux négociations syndicales avec les hôtels de Los Angeles ni à leurs pratiques d’embauche. »
Le porte-parole de la California Hotel & Lodging Association, Pete Hillan, a déclaré : « Nos hôtels embauchent des employés directement et par l’intermédiaire de sous-traitants. Dans tous les cas, nous respectons les lois du travail californiennes qui exigent que les employés nous fournissent des numéros de sécurité sociale et des adresses postales.
Mercredi, la deuxième journée de l’AFM a débuté au son des manifestations bruyantes organisées par le syndicat des travailleurs de l’hôtellerie Unite Here Local 11 et le même syndicat est à l’origine de la marche d’aujourd’hui.
Les protestations (et les questions éthiques qui les accompagnent soulevées par les Fois‘ histoire) ne sont qu’une partie du mal de tête que le nouveau site semble donner à certaines industries américaines et internationales participant à l’événement.
Cette semaine, les séances de l’industrie ont attiré une forte participation et malgré les défis d’emballage posés par la grève de la SAG-AFTRA, un bon nombre de projets de prévente ont été annoncés. La fréquentation visible a été constante et l’industrie préfère se rencontrer en face à face plutôt que de zoomer. Cela dit, nous avons parlé à un certain nombre de vendeurs et d’acheteurs travaillant à l’hôtel qui ont exprimé leurs inquiétudes quant à la structure, à l’emplacement et à l’esthétique de l’hôtel en tant que lieu de conférence.
« La combinaison des grèves du personnel de l’hôtel, des ascenseurs lents et de la structure des couloirs en forme de labyrinthe a rendu la navigation difficile pour les acheteurs qui préféraient le front de mer », nous a expliqué un vendeur européen.
« C’était un peu le bordel », a déclaré sans détour l’un des principaux acheteurs, tandis qu’un autre vendeur clé basé sur le site a ajouté : « Cela a été plutôt mauvais. Je ferais pression pour avoir un bureau ailleurs la prochaine fois.
Grévistes devant l’hôtel Méridien Delfina (copyright : Deadline).
La plupart des industriels avec qui nous avons parlé cette semaine ont exprimé un désir familier de réinvention de l’événement, qui avait déjà raccourci sa durée cette édition. L’AFM entre dans la « zone des espèces menacées », affirme un habitué du marché qui constate que les coûts restent élevés pour exposer au Delfina. Des appels ont été lancés depuis des années pour un nouveau siège et une nouvelle configuration de l’AFM. De nombreuses grandes entreprises organisent désormais leurs réunions hors site. Miami est l’alternative vantée cette année par certains dirigeants mécontents. L’année dernière, des rumeurs faisaient état d’une alternative au Moyen-Orient. Certains aiment l’idée de fusionner les marchés TIFF et AFM soit au Canada, soit dans un autre emplacement à Los Angeles. Il s’agit peut-être là de chimères, du moins dans un avenir proche.
L’IFTA nous indique aujourd’hui avoir un contrat pluriannuel avec le Méridien Delfina pour accueillir l’AFM. Plusieurs industries avec lesquelles nous avons parlé avaient l’impression que l’IFTA disposait d’une clause de résiliation de ce contrat dans les 30 prochains jours, mais l’IFTA nous a dit que ce n’était pas vrai.
Prewitt a reconnu les « douleurs initiales » lors de cette première édition dans la nouvelle maison : « Après chaque marché, nous recueillons les commentaires de tous les participants. Cela va être particulièrement important cette année. Il ne fait aucun doute que les débuts ont été difficiles cette année, car les exposants et les organisateurs se sont frayés un chemin dans l’hôtel et ont élaboré les meilleurs plans logistiques pour tirer parti du nouveau site. Les principaux commentaires que nous avons entendus sont que les affaires se sont déroulées efficacement pour les entreprises d’ici et que cela se poursuivra dans les années à venir.
Elle a poursuivi en faisant référence à la grève dans le secteur de l’hôtellerie : « La mission de l’IFTA est de soutenir le bien-être de l’industrie indépendante. L’industrie dépend des activités réalisées à l’AFM pour sa subsistance. L’annulation ou la relocalisation n’étaient pas une option, car cela causerait de graves dommages financiers à nos milliers de membres dans le monde. »
Malgré le contexte difficile de la grève du SAG et les difficultés économiques mondiales, l’IFTA affirme que le nombre d’exposants reste sain cette année. Des accords seront conclus et le lieu de l’événement à Los Angeles reste l’une de ses plus grandes cartes de visite car il offre à l’industrie la possibilité de se déplacer en ville et de visiter les agences, studios et autres entreprises.
Le secteur indépendant a besoin de marchés sains autour desquels il peut faire des affaires. Le nouveau look de l’AFM reste un travail en cours.