Si vous êtes un passionné de l’art contemporain, vous ne pouvez pas manquer notre discussion avec Johan Creten, un artiste belge reconnu pour son bestiaire en statues de bronze, ses œuvres monumentales et son usage innovant de la céramique. Il nous livre ses pensées sur le défi de concilier l’art délicat de la contemplation d’une sculpture avec notre société digitale, toujours plus pressée et consumériste. Préparez-vous à une visite virtuelle de sa dernière exposition à la Galerie Perrotin, située dans le 8ème arrondissement de Paris, et à découvrir sa réflexion sur l’interaction entre l’art et les influenceurs.
Johan Creten : L’artiste qui interroge
Il n’y a aucune condescendance dans la question que Johan Creten se pose : comment expliquer les sculptures à un influenceur ? Cette question est une réflexion en cours pour lui, comme il l’a confié lors de notre rencontre, peu de temps avant l’ouverture de son exposition à la Galerie Perrotin. Cette exposition présente une sélection audacieuse de bas-reliefs, sculptures et sculptures-mobilier en bronze et argile, offrant aux visiteurs une pause contemplative dans notre monde frénétique. Suivez-nous dans cette exploration de son univers artistique, où l’amour des contraires règne.
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Expliquer l’art aux influenceurs : Une quête utopique ?
Le titre de l’exposition de Johan Creten est provocateur, mais avec une pointe de malice. Il s’inspire de « Comment expliquer les tableaux à un lièvre mort », une performance de Joseph Beuys, un artiste allemand décédé en 1986. Dans cette performance, Beuys expliquait les toiles qu’il avait accrochées aux murs de sa galerie à un lièvre mort qu’il tenait dans ses bras, devant le public. Creten a repris ce concept avec ses propres performances dans le métro parisien, où il manipulait des sculptures en céramique.
Il se demande si l’art peut être expliqué dans le contexte actuel, où tout doit être rapide, visuel et « instagrammable ». Il croit en la vision esthétique et critique de la jeunesse d’aujourd’hui, mais il est conscient que leur perception de l’art est très différente de la sienne. Il se demande si le fossé entre les générations est déjà trop grand et si, peut-être, expliquer l’art à un influenceur est aussi utopique que de l’expliquer à un lièvre mort. Peut-être que l’art ne peut pas être expliqué du tout, à personne, jamais. Et peut-être que c’est une bonne chose…
Une exposition qui invite à la contemplation
Pour répondre à cette question complexe, Johan Creten a choisi plusieurs œuvres de petite taille, conçues comme des objets intimes, pour stimuler un type de débat différent. Il espère que le titre de l’exposition et ces sculptures attireront un nouveau public dans la galerie et les encourageront à voir l’exposition d’une manière différente. Il faut prendre le temps de tourner autour des sculptures, de les voir vraiment, pour pénétrer l’art. C’est la nature de la sculpture : une rencontre physique qui exige de prêter une véritable attention. Creten a créé des points d’observation pour encourager ce nouveau public à percevoir les œuvres différemment.
Il voit cette disposition comme une réaction artistique à la vitesse de notre monde, où une vidéo de deux minutes est déjà perçue comme trop longue. En même temps, il tient à considérer l’art pour ce qu’il est et a toujours été. Après tout, il se considère comme un influenceur à sa façon. Son travail en céramique dans les années 80 a été décrit comme précurseur et a influencé une génération de jeunes artistes. Il voit cela comme une forme d’influence à sa façon, et il en est ravi.