Une bataille juridique s’engage
Tigran Gambaryan et Nadeem Anjarwalla, deux figures de proue de Binance, ont lancé un pavé dans la mare en déposant une plainte contre le bureau du conseiller à la sécurité nationale du Nigeria et l’agence anti-corruption. Ils allèguent une violation de leurs droits fondamentaux suite à une détention opérée sans leur communiquer les motifs d’accusation. Cette démarche audacieuse met en lumière les tensions croissantes entre les géants de la cryptomonnaie et les autorités réglementaires.
Le 28 mars, sous l’égide du juge Iyang Ekwo, Gambaryan a sollicité une déclaration officielle, qualifiant la saisie de son passeport et sa détention par le Conseiller à la Sécurité Nationale et la Commission des Crimes Économiques et Financiers comme une atteinte à son « droit fondamental à la liberté personnelle ». La réponse de la justice nigériane est attendue avec impatience, tandis que l’audience est prévue pour le 8 avril. À ce stade, Binance reste muet sur l’affaire, renforçant le mystère autour de cet affrontement judiciaire.
Des détentions controversées
L’histoire débute fin février, lorsque Gambaryan et Anjarwalla sont détenus par les autorités nigérianes, au lendemain de leur arrivée dans le pays. Invités par le gouvernement pour discuter de divergences avec la plateforme d’échange, leur voyage se transforme rapidement en cauchemar. L’affaire prend une tournure dramatique mi-mars, lorsque Anjarwalla s’évade du Nigeria, utilisant un passeport kényan, et se retrouve désormais sous la menace d’un mandat d’arrêt international.
La plainte déposée exige non seulement leur libération et la restitution de leurs passeports, mais également des excuses publiques et une injonction contre toute nouvelle détention, soulignant l’absence de preuves quant à d’éventuelles infractions commises. Ce chapitre juridique soulève des questions cruciales sur la transparence et le respect des droits individuels dans le cadre de procédures d’investigation.
Le Nigeria serre la vis sur les cryptomonnaies
Le contexte de cette affaire est marqué par un durcissement des régulations des plateformes de cryptomonnaie par le Nigeria, dans un effort de stabiliser une économie chancelante. Face à une dévaluation significative du naira et à des taux d’inflation alarmants, le gouvernement a précédemment ordonné aux fournisseurs de services de télécommunication et d’internet de bloquer l’accès à plusieurs échanges de cryptomonnaies, y compris Binance, Coinbase, et Kraken.